Soins Palliatifs

On meurt de plus en plus vieux. Et de plus en plus souvent au terme d'une longue maladie dans un service de soins palliatifs.

Dans Sciences humaines de mars 2007

 

<<Un paradoxe : quelle éthique le soignant doit-il privilégier face au mourant ? Celle qui consiste à faire vivre le plus longtemps possible ? Ou celle qui privilégie la qualité de la mort à la prolongation de la vie ?

 

Une étude sur les pratiques adoptées par le personnel de santé dans six pays (Italie, Suède, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Suisse) dresse un premier bilan de la fin de vie en Europe. Si les actes d'euthanasie sont très rares, les décisions médicales susceptibles d'abréger la vie de patients très âgés sont de plus en plus fréquentes.

 

L'enquête Eureld montre que, suivant le pays, du quart à la moitié des décès font l'objet d'une procédure de ce type. « Il s'agit principalement de la mise en œuvre de traitements de la douleur susceptibles d'abréger la vie (19 % des décès en Italie, 26 % au Danemark). Les décisions médicales avec intention explicite de hâter la mort du patient concernent de 2 % (Italie) à 21 % (Suisse) des décès. »

Une enquête de même type devrait prochainement être lancée en France, où une loi en application depuis février 2006 « autorise les médecins à renoncer à tout traitement médical inutile ou à intensifier le traitement de la douleur, même si cela a pour effet non intentionnel de hâter la mort.>>

 

 

Johan Bilsen, Joachim Cohen et Luc Deliens, « La fin de vie en Europe : le point sur les pratiques médicales », Population & Sociétés, n° 430, janvier 2007