Traces après la mort

Voilà quelque chose qui me préoccupe parfois. Laisser des traces ! Je pense parfois qu'une fois que je serai mort, il ne restera rien de moi. Pendant quelque temps une trace dans le souvenir de mes enfants, de quelques personnes, puis plus rien me semble-t-il. J'éprouve de la tristesse face à cette disparition, comme si c'était important.

 

Je ne sais comment évacuer cette douleur, ce manque.

 

Jules César (et ils se sont mis a plusieurs), Alexandre Le Grand ne sont que des noms propagés par l'histoire. Me promenant à Athènes, j'en ai vu les vestiges, les ruines, comme j'ai vu celles de Carthage.

 

Je ne me baignerai jamais deux fois dans le même fleuve, le fleuve lui même est une illusion, il y a de l'au qui passe et ce n'est jamais la même. Impermanence.

 

J'aime le point de vue de Bruce Cummings. C'est comme une réponse de consolation.

 

Trace et Interdépendance (21/5/2009)

Il est une autre réponse à la question de quelle est la trace que je laisserai :
Mes ancêtres physiologiques m'ont conduit à avoir le corps qui est le mien,
Mes ancêtres « expérientiels » ont aidé mon corps et mon cerveau à évoluer pour être ce qu'il est aujourd'hui. En particulier, il y a  mes ancêtres dans le domaine de la pensée, mais aussi ceux qui ont donné possibilité d'exister à la tasse de café que je viens de boire. Ceux qui ont réalisé la tasse depuis sa conception jusqu'à l'arrivée dans ma main, ceux qui ont construit le réseau électrique qui a donné la possibilité à la cafetière de chauffer l'eau qui a servi à faire le café, ceux qui ont planté le café, qui l'ont fait venir jusque chez moi, etc.
Et les nuages, qui ont donné l'eau, et la terre sur laquelle j'habite, etc.
J'ai au cours de ma vie agi. Ces actions ont eu et auront des conséquences. Ce sont là les traces de ma vie, c'est là ce que je laisse.
Reste le problème de les identifier comme miennes ! Le problème est plus égotique qu'important à mes yeux.

Ce que m'écrit Jean Claude

Mon ami sur le WWW, m'écrit:

"Héritage et transmission. J'emprunte à Stephen Batchelor une image qu'il a évoquée à plusieurs reprises pour illustrer ce que tu entends par « laisser des traces ». C'est l'image du sentier, du chemin, de la voie. Ce qu'il y a d'émouvant - de très émouvant - lorsque tu empruntes un sentier dans la campagne et surtout dans la montagne, c'est qu'il te rappelle immédiatement les créatures - femmes, hommes, enfants, animaux - qui t'ont précédé en cheminant, eux aussi, sur ce sentier. Un sentier, en effet, ne subsiste que s'il est emprunté. Un sentier pratiquable, c'est une sorte de trouée dans la nature due au piétinement, au passage, à l'érosion, au frottement de ceux qui l'empruntent. Un sentier qui n'est plus utilisé est vite envahi par les ronces, rongé par la végétation qui, peu à peu, reprend ses droits. En foulant le sol du pied, en y imprimant l'empreinte de tes pas, en coupant une branche gênante ou en éloignant un obstacle, tu contribues, toi aussi à le maintenir, à l'entretenir pour les générations futures. Au sens propre comme au sens figuré, je trouve qu'on ne saurait trouver plus jolie métaphore pour illustrer ces chaînes de solidarité anonymes qui nous relient aux générations passées comme aux générations futures. Tout est suggéré : l'héritage, la transmission, les traces que nous laissons lors de notre passage sur terre, l'hommage à celles et ceux qui nous ont précédé, à tous ces anonymes vivants ou disparus ; le bonheur de leur emboîter le pas ; le plaisir d'entretenir ce chemin en l'empruntant nous-même et celui de savoir que d'autres créatures en profiteront."

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