Mes coups de gueule

J'ai été longtemps un élève respectueux de ses professeurs, un officier obéissant, un « cadre sur-adapté », un thérapeute cherchant à rentrer dans le moule, bref : un être apparemment bien-pensant.

 

À plus de 70 ans, et j'ai décidé enfin d'écrire ce que je pense, ce que je sens, dans ce monde étrange que je laisse à mes enfants et petits-enfants. Cela ne sert pas à grand-chose, mais en le faisant je me fais du bien. Je n'ai aucune audience, je ne déclencherai pas de révolution, je ne déclencherai aucun changement, je sais que ce que j'écris n'a aucune importance.

 

J'ai lu sur un frigo d'une personne que j'aime « ici personne ne voit ce que je fais, et si je ne le faisais pas ? ».

 

Ici personne ne voit si je suis un être bien-pensant, alors si je me laissai aller à ne pas l'être ?

 

Même dans l'expression de ma révolte, je suis comme il faut !