Le déni ou le refus de l'impermanence

L'humanité sait depuis plus de 30 siècles que tout est impermanence.

 

Et pourtant, souvent nous n'y croyons qu'intellectuellement, une partie de nous croit à la stabilité de certaines choses , au moins pour un certain temps, toujours rallongé.

 

"Tout commence par un choc, un coup de barre de fer sur la tête ... Réaction automatique : non! Refus, blocage" ( Patrice Van Eersel- La Souce Noire --Révélations aux portes de la mort-- Grasset page 54-56 ) .

Le diagnostic vient de tomber, c'est un cancer, le policier est à la porte et annonce un accident mortel, l'amant dit que la relation est finie, la lettre de licenciement est arrivée et lue.

Nous refusons, nous sommes bloqués, notre entourage parfois partage notre refus. Nous dressons une muraille pour protéger notre représentation du monde, pour assurer la continuité de l'existence de l'objet de la perte. Ce n'est pas possible, ils se sont trompés, j'ai mal entendu, il est incompétent, il y a une erreur.
La négation de l'évidence est naturelle, habituelle. Il n'est pas de deuil sans ce déni. C'est le pendant de l'illusion de la pérennité dans l'attachement.


Tout se passe comme si nous défendions notre modèle du monde par le refus de savoir.


Cette étape est d'autant plus dure à passer que les évidences matérielles sont absentes,

  • les corps non retrouvé ou rendu après un accident, une guerre,
  • le partenaire amoureux toujours vivant, mais ailleurs,
  • la maladie dépourvue d'existence tangible,...

 L'endeuillé peut alors maintes fois repasser par cette étape, dix ans après la disparition d'un enfant, jamais retrouvé, l'espoir est toujours là.

 

Il existe d'autre formes de blocage sur cette étape : la décompensation dans le délire de la psychose. Une prise en charge médicale est alors indispensable.
Le temps passé dans cette étape est très variable. Dès que la perception de la perte augmente suffisamment nous avons tendance à passer à l'étape suivante.

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